Sédigheh BANIAHMAD
Résumé
De l’oral à l’écrit, il y a un monde. La différence est si grande que lors de leur première visite dans un pays francophone, de nombreux étudiants ...
De l’oral à l’écrit, il y a un monde. La différence est si grande que lors de leur première visite dans un pays francophone, de nombreux étudiants qui ont suivi pendant plusieurs années un enseignement traditionnel du français langue étrangère dans leur pays n’arrivent à comprendre et à parler qu’avec de grandes difficultés en ayant l’impression d’entendre une «langue exotique» qu’est le français parlé. Cela est sans doute dû au fait que souvent les étudiants ont reçu lors de leur formation un enseignement basé sur le français écrit, la grammaire de l’écrit, ainsi que sur une variante du français parlé qui est en réalité du français écrit oralisé. Pour les étudiants persanophones l’acquisition du français peut se compliquer également dans la mesure où la langue française est typologiquement différente de la langue persane, aussi bien en ce qui concerne la morphosyntaxe que la prosodie et l’organisation du discours oral. En partant de cette problématique, cet article tente de montrer comment l’intonation structure et informe la conversation en français L2 entre deux étudiantes persanophones d’un niveau avancé, et quels sont les points de divergences et/ou de convergence avec le français parlé des locuteurs natifs tel qu’il est défini dans la Grammaire de l’intonation par Morel & Danon-Boileau (1998) qui constitue le cadre théorique de ce travail. La théorie du paragraphe oral est pluridisciplinaire et intègre l’analyse acoustique de l’intonation, l’analyse de la morphosyntaxe et du lexique, l’analyse du discours ainsi que la théorie de l’énonciation développé par Culioli (1990).