Azine Hossein-zadeh; katayoun shahpar-rad
Résumé
De tous les romans de Flaubert parus en persan, Madame Bovary est sans doute le plus traduit. Nous pouvons en compter plus de 10 versions, dont les publications s’étalent ...
De tous les romans de Flaubert parus en persan, Madame Bovary est sans doute le plus traduit. Nous pouvons en compter plus de 10 versions, dont les publications s’étalent sur une période de près de soixante ans. L’étude de nombreux épitextes de ces traductions, bien qu’historiquement très espacées, révèle une situation commune : aucune vraie compétence extralinguistique ne vient compléter la supposée compétence linguistique requise pour la traduction. Cette incompétence agit directement sur les paratraductions et, abstraction faite du titre dont la traduction ne semble pas problématique, la page de couverture et les préfaces de traducteurs en portent la trace. Elle donne naissance à des péritextes iconiques inadaptés et fait que les préfaces des traducteurs se doublent d’un discours moralisant, voire idéologique dont l’étude s’avère intéressante sur le plan de l’histoire de la réception de l’œuvre en Iran. L’objet de cet article sera donc l’étude des éléments paratextuels de cinq traductions de Madame Bovary, la préface du traducteur et la page de couverture, afin de montrer comment, au fil des années, l’incompétence extralinguistique et l’immixtion de l’idéologique peuvent être sources d’informations erronées sur l’auteur, son esthétique romanesque et sur le courant littéraire dont il est issu et conduire à créer une image iranisée et idéologisée de Flaubert dans le paysage littéraire iranien.